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Notre Union

Snep UNSA
25 août 2021

Rentrée 2021 : un protocole gradué, encore trop imprécis

En milieu d’été, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé le protocole sanitaire de rentrée et les mesures envisagées pour gérer les cas positifs/cas contacts à risque.

Si le protocole présenté et publié sur le site du ministère est enfin organisé en une graduation de 4 niveaux comme l’exigeait le Snep-Unsa depuis plus d’un an et s’il a été connu plus tôt que la veille de rentrée scolaire, les annonces du ministre avaient laissé de nombreuses zones de flou.

 

Le ministre de l’Éducation nationale s’est exprimé ces derniers jours pour clarifier certains points voire certains de ses propos antérieurs.

De plus, nous étions encore en attente du niveau d’application de rentrée du protocole nationalement comme par territoire, ainsi que des indicateurs de passage d’un niveau à un autre.

 

Sans surprise, Jean-Michel Blanquer a une nouvelle fois préféré une présentation publique de ses intentions au dialogue avec la profession.

Nous constatons encore l’obstination du ministre à dire et faire seul.


Le Président de la République s'est très rapidement démarqué du discours ministériel sur "l'école ouverte" en décidant de décaler la rentrée scolaire au 13 septembre pour les Antilles française et dans les zones rouges de Guyane

La logique du protocole
 
Le protocole sanitaire défini pour les écoles et établissements en vue de la rentrée 2021 est guidé par un principe posé clairement : l’enseignement en présentiel est privilégié pour tous les élèves et sur l’ensemble du temps scolaire.
 
Du niveau 1 ou vert, le plus « léger » au niveau 4 ou rouge, le plus restrictif, le protocole affiche l’objectif de s’adapter à la gravité de la situation de l’épidémie nationalement comme par territoire.
 
Chaque niveau détaille les mesures à adopter en matière d’accueil en présentiel et brassage des élèves, de port du masque et distanciation physique, d’aération et désinfection des locaux, de restauration et de pratique des activités physiques et sportives.
Sont aussi vivement rappelés l’importance du respect des gestes barrières, l’interdiction du port du masque des élèves de maternelle et l’obligation de vigilance que chaque parent doit avoir sur les éventuels symptômes de ses enfants.
 
La graduation du protocole
 
Le passage d’un niveau à un autre réside dans la restriction d’une ou plusieurs mesures dont essentiellement :
 
  1. Niveau 1 : accueil en total présentiel des élèves quel que soit l’âge ou le niveau, gestes barrières habituels mais pas de port du masque obligatoire en intérieur pour les élèves d’élémentaire, EPS sans restriction
  2. Niveau 2 : niveau 1 renforcé par le port du masque obligatoire dès le CP, une limitation du brassage par niveau et une distanciation de 2 mètres en EPS
  3. Niveau 3 : niveau 2 renforcé par l’hybridation au lycée selon le contexte local, le port du masque obligatoire également en extérieur (dès le CP), la limitation du brassage par niveau et par classe durant la restauration dans le 1er degré, une pratique de l’EPS en intérieur limitée aux activités de basse intensité avec respect du port du masque et la distanciation
  4. Niveau 4 : niveau 3 renforcé par l’hybridation pour les 4e et 3e de collège et l’ensemble du lycée avec une jauge à 50 %, une pratique de l’EPS uniquement en extérieur avec distanciation
 
C’est le niveau 2 qui est retenu pour la rentrée dans une dizaine de jours en métropole, le même niveau choisi pour La Réunion qui a fait sa rentrée il y a une semaine, dans une situation épidémique plus compliquée.
Ce niveau 2 a le mérite de permettre à tous les élèves de reprendre en présentiel mais il devra peut-être être rapidement renforcé notamment pour un non-brassage encore plus strict, notamment sur les temps de restauration.
Pour le Snep-Unsa, il faudra être très vigilants à l’évolution de l’épidémie dans les premiers jours et premières semaines.
 
 
La gestion des cas positifs/cas contacts à risque
 
Quel que soit le niveau et l’âge des élèves, des mesures interviennent dès le premier cas signalé positif à la Covid.
En école maternelle et élémentaire, c’est une fermeture de la classe durant 7 jours qui est exigée.
En collège et lycée, c’est un isolement de 7 jours des élèves déterminés cas contacts à risque par le "contact-tracing" qui est à nouveau mis en place. La nouveauté rendue possible par la vaccination des enfants de plus de 12 ans réside dans le non-isolement des élèves vaccinés en totalité.
Pour le Snep-Unsa, il est surtout à souhaiter que la couverture vaccinale limite de façon importante cette situation car beaucoup d’élèves seront vaccinés et que le virus circulera moins protégeant déjà les non-vaccinés également.
 
 
L’accès aux infrastructures sportives et culturelles

 
Après deux ans d’annulation pour tous les élèves et les personnels de sorties scolaires pourtant vecteurs de projets essentiels, il parait inenvisageable de faire revivre cette privation en raison d’un statut vaccinal.
Si le ministre a apporté une première réponse en précisant que lorsque seuls les publics scolaires seraient accueillis dans une infrastructure sportive ou culturelle, le passe sanitaire ne serait pas exigé, mais que lorsque les publics seraient mixés, la règle commune du passe s’appliquerait. La question de la mise en œuvre n’en est pas pour autant réglée. Celle des règles pour les élèves en stage est également toujours en suspend.
 
 
Les campagnes de vaccination
 
Le protocole sanitaire fait aussi état de la volonté de poursuivre les campagnes de vaccination jusqu’alors réalisées en faveur des personnels et élargies en cette rentrée aux élèves de plus de 12 ans.
S’il a été confirmé que les actes seront gérés par des professionnels extérieurs, répondant ainsi aux demandes des personnels de ne pas voir leurs missions alourdies, rien n’est encore précisé à ce jour concernant les déplacements vers les centres de vaccination des élèves voulant se faire vacciner. Or on sait combien une telle mise en œuvre concrète sera sûrement lourde et reposera souvent sur les vies scolaires sous-dimensionnées.

Concernant les personnels, la vaccination n’est pas exigée pour les enseignants et personnels d’éducation (vie scolaire, ...)
 
 
L’avis du Snep-Unsa
 
Bien que déjà en vigueur l’an dernier, la logique du protocole permettant au maximum d’élèves d’être accueilli en présentiel permet une organisation du travail plus lisible dans un contexte qui reste inédit.
 
La graduation proposée, qui n’engendre aucune nouveauté technique dans la mise en œuvre des mesures au regard de ce que chaque personnel ou famille a déjà expérimenté ces derniers mois, était très attendue par la profession dans le but de pouvoir mieux lire et comprendre l’évolution des règles selon la situation.

Nous souhaitons connaitre les critères pour le changement d'un niveau à l'autre.
 
Cependant, cette stabilité et cette visibilité données ne doivent en rien occulter l’état toujours inapplicable de certaines mesures pourtant essentielles pour la protection de tous, telles que le non-brassage dans certaines écoles et établissements, ou encore la garantie d’une qualité de l’air suffisante.
 
Par ailleurs, si le protocole est désormais connu pour les école et établissements du 2d degré, d’autres structures telles que les UFA sont encore dans l’attente des consignes les concernant.
par Collectif Riposte Education 12 décembre 2024
https://collectif-riposte-education.fr/ Il y a bientôt un an, près d’une cinquantaine de mouvements pédagogiques, associations complémentaires de l’école, associations d’usager·ères, et organisations syndicales, plusieurs centaines de chercheur·es et personnalités de l’éducation lançaient le collectif Riposte éducation, à travers un premier appel rassemblant toutes celles et ceux qui ne peuvent se résigner à une École du tri social. Faisant le constat d’un service public d’éducation « qui va mal », où les inégalités scolaires se creusent, où la réussite scolaire est de plus en plus marquée par l’origine sociale et où les personnels sont à bout, où les enfants et les jeunes sont en souffrance, elles et ils appelaient à rompre avec les politiques éducatives menées depuis 2017 pour « refonder une institution éducative démocratique, humaniste, moderne. » Un an après, nous lançons un nouvel appel dans un contexte politique instable et inquiétant, hostile à l’école publique et face à une nouvelle dégradation du système éducatif en France. Ce contexte appelle à repenser la finalité de notre système éducatif et à définir collectivement son rôle sociétal. Il est urgent de redonner à l’École et à ses personnels, aux parents, aux associations d’éducation populaire et d’éducation nouvelle, les moyens de travailler conjointement à l’épanouissement et à l’émancipation des jeunes, et de retisser les liens humains qui sous-tendent la société. Aujourd’hui, le caractère ségrégatif du système scolaire est aggravé tant par que par les mesures du soi-disant « choc des savoirs » que par un soutien institutionnel marqué aux établissements privés sous contrat, qui revendiquent de ne pas appliquer les réformes afin de renforcer leur attractivité, . L’éducation nationale est soumise à une mise au pas idéologique, sous la houlette du conseil scientifique de l’éducation nationale et par la généralisation des évaluations nationales. La finalité de notre système éducatif serait de trier les élèves et de permettre à une petite proportion d’élu·es de pouvoir choisir leur voie et poursuivre des études. La hiérarchisation des savoirs et des filières, l’orientation par l’échec dès le collège, la diminution des enseignements généraux dans les filières professionnelles ne permettront pas aux nouvelles générations une autonomie et une possibilité d’évolution ou de mobilité professionnelle. La crise de recrutement d’enseignant·es démontre à quel point les métiers de l’éducation n’attirent plus. Comparés à ceux des autres pays européens, les enseignant·es en France travaillent plus pour un salaire inférieur, avec des classes plus chargées. Le projet de réforme de la formation initiale doit se traduire par un haut niveau de qualification universitaire et professionnel nécessaires à la réduction des inégalités d’apprentissage. Les métiers de l’éducation sont de plus en plus sous contrôle avec notamment la généralisation des évaluations nationales et l’imposition des « bonnes pratiques » pédagogiques. Loin du respect nécessaire aux personnels, on assiste à un management de plus en plus vertical et autoritaire renforçant la souffrance au travail. La contribution des mouvements d’éducation populaire et d’éducation nouvelle à la formation des jeunes est entravée par une diminution dramatique de leurs financements. Avec le projet de loi de finances initialement prévu avant la motion de censure contre le gouvernement Barnier, une nouvelle ligne rouge est franchie : au moment où l’École va mal, la seule réponse du gouvernement est de fermer des postes dans le public et donc de maintenir l’illusion qu’on peut faire mieux avec moins. Avec 4000 suppressions d’emplois d’enseignant·es, nous faisons face à des choix dévastateurs pour l’avenir des enfants. Les baisses de financement des associations d’éducation populaires pénalisent les familles les plus modestes, restreignant en particulier l’accès de leurs enfants aux activités culturelles et sportives. La baisse de la démographie scolaire aurait pourtant pu être l’occasion d’améliorer notre système éducatif en poursuivant un investissement soutenable pour notre pays, en le rendant enfin véritablement inclusif dans de bonnes conditions pour les personnels, les élèves et les familles. Sacrifier l’éducation ne peut pas être une option, tant elle est essentielle à la formation de citoyen·nes éclairé·es à même de répondre aux enjeux écologiques, démocratiques et sociaux d’aujourd’hui et demain. Pour que l’École et l’éducation populaire contribuent de nouveau à une société plus égalitaire, une rupture avec les politiques menées actuellement est plus que jamais indispensable. En voici quelques premières pistes : • la garantie de l’accès aux savoirs nécessaires pour l’ensemble des élèves afin de comprendre le monde et le transformer pour une société plus juste, à l’opposé de la réduction des enseignements aux seuls « fondamentaux », • un apprentissage du vivre ensemble s’appuyant sur la mixité sociale et scolaire dans les classes et les établissements, • un service public d’éducation qui laisse la place au collectif, contre l’individualisation des parcours et des apprentissages, • un budget de l’Éducation à hauteur des besoins, à rebours des logiques austéritaires, préservant et améliorant les dispositifs dédiés à l’éducation prioritaire, • un refinancement des mouvements d’éducation populaire et un meilleur soutien des mouvements de recherche et de formation, • un respect de la professionnalité des personnels de l’éducation, fondée sur les collectifs de travail, contre les contrôles toujours plus forts sur les pratiques professionnelles, • l’abandon des évaluations nationales standardisées obligatoires, des groupes de niveau au collège et de l’ensemble des mesures du « choc des savoirs », • une formation repensée des personnels de l’éducation, en partant des besoins des élèves comme des agents, permettant de lutter contre tous les déterminismes, • une gouvernance éducative démocratique, respectant l’ensemble des acteurs·trices (personnels et usager·ères), • la reconstruction du métier d’enseignant et de la formation à ce métier, dans la coopération entre les professeurs et les chercheurs en éducation. Ces mesures d’urgence sont un premier pas pour rompre avec un service public d’éducation ségrégué, exacerbant le tri social. Nous poursuivons collectivement le grand mouvement d’élaboration d’alternatives pour l’École, initié en décembre 2023 visant à une grande réforme pour refonder une institution éducative démocratique, humaniste, moderne. Nous appelons à un grand débat en septembre 2025 autour des finalités et du rôle sociétal de notre système éducatif, pour traiter de front et dans leurs relations les multiples enjeux d’un monde de plus en plus complexe dans lequel nous sommes entrés. Les signataires: Organisations : syndicats et associations AFEF - Association française pour l’enseignement du français, Youx Viviane AGEEM, Chrétien Maryse AGSAS - Association des Groupes de Soutien au Soutien, Mariotte Christine ANCP&AF Association nationale des conseillers pédagogiques et autres formateurs, Cuilhé Hélène APMEP- Association des professeurs de mathématiques de l’EP, Claire Piolti-Lamorthe APEMu - association des professeurs d’éducation musicale, Thiébaux Jérôme Appel des appels, Caupenne Julie, Gori Roland, Del Volgo Marie-José Apprendre ensemble, Baehrel Sylvaine CEMEA, Clerico Jean-Baptiste CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, Nave-Bekhti Catherine Collectif Didactique pour enseigner, Sensévy Gérard Collectif Education bien commun, Lanneau Nadine Collectif Langevin Wallon, Bablet Marc, Coulon Michèle, Fédérini Fabienne Conseil National de la Nouvelle Résistance, Acker Dominique CRAP-Cahiers Pédagogiques, Le Guevel Gwenael FCPE, Mesbahi Abdelkrim FNAREN - Fédération nationale des associations de rééducateurs de l’EN, Fombelle Laetitia, Gostain Daniel et Buisine Florence FSU-SNUIPP, David Guislaine FSU-SNESUP, Roger Anne et Mauriat Caroline GFEN - Groupe français d’éducation nouvelle, Bernardin Jacques ICEM pédagogie Freinet, Careil Hélène Ligue de l’enseignement, Lacassagne Hélène OCCE, Barrault Alain Polychrome -Edu Association des professeurs d’arts plastiques, Delannet Fabienne SE-UNSA, Allain-Moreno Elisabeth SNEP-FSU, Hubert Benoit SNEP-UNSA, Pécot Franck SNES-FSU, Vénétitay Sophie SUD éducation, Bauné Benjamin SUI-FSU, Nicollet Eric Une École Un avenir, Demante Monique Chercheur·es et personnalités du monde de l’éducation Bucheton Dominique (Professeure honoraire en sciences de l’éducation et de la formation - didacticienne du français) Chirouter Edwige (Professeure des Universités en Philosophie et sciences de l’éducation) Lahire Bernard (sociologue, Directeur de recherche CNRS) Lelièvre Claude (historien) Louichon Brigitte (Professeure émérite de langue et littérature françaises) Meirieu Philippe (Chercheur en sciences de l’éducation) Paget Denis (membre du Conseil Supérieur des Programmes (CSP) de 2013 à 2018) Plane Sylvie (Professeure émérite de Sciences du langage, vice-présidente du Conseil Supérieur des Programmes (CSP) de 2013 à 2017) Reuter Yves (Chercheur en sciences de l’éducation) Rochex Jean-Yves (professeur émérite de sciences de l’éducation) Ahr Sylviane (Professeur des universités émérite en langue et littérature françaises) Boiron Véronique (Enseignante-chercheure en sciences du langage) Butlen Denis (Professeur des universités - didacticien des mathématiques) Castagnet-Caignec Sonia (Maitresse de conférences en langue et littérature françaises) Chabanne Jean-Charles (professeur des universités en sciences de l’éducation) Claude Marie-Sylvie (Professeure des universités en sciences de l’éducation) Connac Sylvain (Enseignant-Chercheur en sciences de l’éducation) Coulange Lalina (Professeure des universités en didactique des mathématiques) David Jacques (Maitre de conférences en Sciences du Langage) De Cock Laurence (historienne) De Peretti Isabelle (Professeure émérite en langue et littérature françaises) Étienne Richard (Chercheur en Sciences de l’Éducation) Favre Daniel (Professeur honoraire en Sciences de l’éducation à l’Université de Montpellier) Gauthier Roger-François (Spécialiste de l’éducation comparée) Moinard Pierre (Maitre de Conférence en Langue et Littérature françaises) Passerieux Christine (militante pédagogique) Rayou Patrick (Professeur émérite en sciences de l’éducation et de la formation, membre du CICUR) Rebière Maryse (Enseignante-chercheure en sciences du langage) Sauvaire Marion (Maitre de conférence HDR en didactique de la littérature) Watrelot Philippe (militant pédagogique) Waszak Cendrine (Maitresse de conférences en sciences de l’éducation)
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