
Le pacte du président Macron, c'est non
- Un revenu augmenté pour toutes et tous via de la prime et non de l'indiciaire,
- Un "socle" constitué de le hausse de la prime dite "attractivité" et du doublement de l'indemnité de suivi des élèves (isae, iso, isp) permettant aux collègues des 5 premiers échelons de la classe normale des PE, certifiés, PLP et PEPS de percevoir un peu plus de 2.000€ nets sans travail supplémentaire,
- Le doublement de l'Isoe, Isae ... pour les plus nombreux, 70 % (enseignants au delà de l'échelon 6 de la classe normale) ne bénéficieront que d’augmentations bien moindres, de 95 euros, toujours sans travail supplémentaire,
- Un pacte constitué des primes optionnelles (ou briques) qui, comme pour les IMP, pourraient surtout concerner les enseignants des établissements publics,
- Une première brique du pacte, le remplacement des enseignants absents pour 18h dans une année, "au pied levé", toutes les briques sur ce thème devraient être signée avant de passer aux autres briques,
- Un pacte, une ou plusieurs brique.s en plus pour réaliser un travail supplémentaire (devoirs faits, projet CNR, ...) dont le contours est flou,
- Une forme de chantage au remplacement, puisque si les "briques remplacement" ne sont pas toutes attribuées dans l'établissement alors les "briques projet" ne seraient pas attribuées,
- Une distribution des briques en toute opacité dans les établissements privés sous contrat,
- Une logique de la contractualisation qui fait du tord à notre métier relevant d'un statut, principale protection contre le consumérisme de parents, de directeurs et d'élèves,
Le pacte n’est pas une revalorisation mais une indemnisation d'une charge de travail supplémentaire
Une attribution de primes alors que la charge de travail est déjà importante
Les enseignants français ont ceci de spécifique qu’ils ont les heures d’enseignement annuelles parmi les plus élevées de l’Union européenne (UE), concentrées sur un nombre de jours de cours parmi les plus faibles, et devant les classes les plus chargées. C’est particulièrement vrai dans le premier degré, où les professeurs des écoles ont, de loin, le temps d’enseignement le plus élevé de l’UE.
Une attribution de primes alors que nous savons que les femmes, majoritaires dans la profession, prennent moins de missions supplémentaires en raison des emplois du temps pris par les contraintes familiales. C"est donc une source d'inégalité financière femmes-hommes supplémentaire.
En lycée, du fait de l'enseignement dit "de spécialité" très peu d'enseignants ont des classes entières. Comment dès lors assurer la mission de remplacement ?
Le socle et le pacte ne sont pas une réponse pertinente à la désaffection de notre métier
La Cour des Comptes, dans son analyse de l’exécution budgétaire de l’année 2022 relève que le ministère de l’Éducation nationale n’a pas tenu ses engagements budgétaires. En effet, ce sont l’équivalent de 4474 poste à temps complet (ETP) qui n’ont pas été occupés alors qu’ils étaient inscrits au budget. Plusieurs explications apparaissent à la lecture de ce rapport, au premier rang desquelles le manque d’attractivité du métier de professeur notamment dans le second degré (...).
A ces 4.474 ETP, il faut ajouter les 33.000 ETP assurés sous la forme des heures supplémentaires années (HSA) puisqu'aucun enseignants, titulaire ou en situation précaire, n'est disponible pour les assurer.
La communication excessive du président Macron sur la nécessité de remplacer les enseignants alors que notre profession est une où le taux d'absentéisme est le plus bas, peut difficilement contribuer à la valorisation de notre image.
Il est temps de replacer les apprentissages scolaires des élèves au cœur de l’École et non la production de notes pour ParcourSup. C'est le cœur du métier d'enseignant et non la chasse aux primes.
C'est pourquoi le Snep UNSA invite les collègues à ne pas signer le pacte proposé par le président Macron afin de nous donner les moyens d'obtenir une revalorisation de nos métiers et une revalorisation indiciaire pour toutes et tous.
Le Snep UNSA réclame une ré-évaluation des échelles indiciaires ou alors une augmentation sensible du point de la fonction publique. Etalée dans le temps ou en via une programmation, nous exigeons une véritable valorisation de notre travail.



Revalorisation des milieux de carrière : le ministère abat ses cartes mais on est loin du carré d’as





