
Budget 2025 pour l’École : suppressions en masse, aucune perspective salariale !
Dans son discours de politique générale, Michel Barnier n’avait convaincu personne en annonçant que l’École resterait une priorité. Les mesures d’économie dans le budget 2025 confirment une relégation de l’École encore plus loin dans la liste des priorités du gouvernement et de ses soutiens à l’Assemblée. Le Snep-Unsa dénonce une fois de plus la mise en difficulté du service public de l'éducation.
Pas de prise en compte de l'inflation y compris pour les salaires des enseignants
La masse salariale augmente mécaniquement de 350 millions d'euros du fait du GVT (glissement vieillesse technicité, les avancements de carrière automatiques). Compte-tenu d'une inflation d'environ 2%, l'Education nationale perd, en euros constants, quelque 700 millions d'euros.
Diminution du nombre de postes
Cette perte de 700 M€, se traduit notamment par la perte de quelque 2000 ETP (équivalent temps plein). Plus précisément, l'éducation nationale gagne des postes d'AESH (+ 2000 ETP, soit 3 226 personnes physiques), et elle perd 3 935 ETP d'enseignants : 3 155 ETP de professeurs des écoles dans le 1er degré public, 660 dans le 1er degré sous contrat, 180 dans le 2nd degré public, 40 dans le 2nd degré sous contrat.
Des perspectives pour le moins troublantes
L'extension du dispositif "groupes de besoin" aux classes de 4ème-3ème n'est pas inscrite au projet de loi de finances, la ministre semble d'abord consulter les syndicats et disposer des rapports de l'Inspection générale et de la DEPP.
L'automatisation de la procédure d’attribution des bourses sera étendue à la rentrée 2025 aux élèves retenus par des directeurs du privé sous contrat. Sans contrôle des moyens attribués aux établissements privés sous contrat, cela ne devrait pas manquer d'alimenter le mécanisme de séparatisme scolaire.
Avis du Snep UNSA :
Si nous saluons une amélioration avec la création de postes d'AESH donc un probable meilleur encadrement d'élèves à besoins particuliers, nous déplorons que la baisse démographique initiée dans le premier degré ne soit pas utilisée pour améliorer le taux d'encadrement des élèves qui reste le moins intéressant des pays européens.
Les lycées vont rester en tension avec des classes surchargées.
Les salaires des enseignants, hors avancement automatique, vont continuer de baisser compte tenu de l'inflation.
Les choix gouvernementaux ne vont pas dans le sens de l'amélioration de notre École et de l'attractivité du métier d'enseignant.



Revalorisation des milieux de carrière : le ministère abat ses cartes mais on est loin du carré d’as





