Protection juridique professionnelle

Ensemble associatif présent dans tous les départements. Il est animé par des personnels de l’éducation qui ont choisi de s’impliquer auprès de collègues confrontés à des difficultés

Avantages sociaux (type comité d'entreprise) :

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Notre Union

Snep UNSA
29 septembre 2019

Enseignement, direction : quand le travail pousse au suicide

Encore un suicide dans l’Education nationale. Samedi dernier Christine Renon, directrice d’école maternelle à Pantin, a mis fin à ses jours dans l’enceinte même de l’école. C’est la troisième fois cette année, après Jean Willot en mars, Jean-Pascal Vernet en mai, qu’un suicide vient secouer le monde de l’école. Il y en a eu d’autres, restés confidentiels.

Ces suicides sont la partie émergée de l'iceberg de difficultés professionnelles rencontrées par de jeunes enseignants, de celles ou ceux approchant de la fin de carrière mais aussi de tout enseignant(e) confronté à un univers professionnel qui va en se complexifiant avec des procédures pour répondre à tout (ou presque).

Pourtant l'activité d'enseignement c'est aussi, une activité humaine, de transmission de savoirs, de connaissances.

L’école a besoin de temps long et ...

Les réformes successives qui y sont mises en œuvre, cette réorganisation permanente (à chaque nouveau ministre ?), pèsent de plus en plus sur les enseignants et même sur leur hiérarchie. Ces nouvelles formes de gestion - qui sont nées avec le développement du New Public Management  - produisent deux effets : premièrement,nous avons l’impression que ces réformes nous gênent, nous empêchent de travailler ; deuxièmement, si nous avons choisi un métier de l’enseignement, c’est parce que nous croyons aux missions de l’institution : une bonne pédagogie pour participer à la formation des futurs citoyens.

Dès lors, « faire bien » son travail c’était correspondre aux valeurs de l’institution. Mais à présent, l’organisation, tous ces nouveaux outils de gestion - présentés comme devant améliorer les choses - peuvent nous mettre en difficulté, en nous faisant perdre du temps mais aussi, parfois, en nous faisant perdre le sens du travail et les valeurs que nous avions mis au centre de notre choix de métier et de nos choix professionnels.

La pression des organisations de l’Église catholique (DDEC, Codiec,Sgec, …) se voit de plus en plus sur les directeurs, sommés de tisser, en parallèle et en cachette, un dispositif parallèle à celui du ministère (Ange 1d, Ange 2d, formelie, …).

Cette pression se voit aussi sur les enseignants qui parfois doivent jouer le rôle de Taxi pour convoyer des élèves résidant près de chez eux.  Voyons, il ne faut pas perdre des clients, il faut rendre service ...

Fatigue, épuisement professionnel ?

Des enseignants, des directrices et directeurs ont l’impression qu’il faut passer de plus en plus de temps pour créer les conditions pour pouvoir bien travailler. Nombre d’entre-nous avons le sentiment que tout cela ne sert à rien : remplir des objectifs, des dossiers, appliquer des procédures, obéir à des référentiels, etc. Cette approche gestionnaire est totalement instrumentalisante, infantilisante aussi, et elle prend un temps fou.

Combien de temps un enseignant passe à faire des dossiers plutôt que se former ? Plutôt que de préparer ses cours ?
Combien de temps des directeurs passent à faire du « management » au lieu de s’occuper du projet pédagogique, plutôt que d’aider les enseignants à faire leur métier, plutôt que de « faire barrage » à des parents intrusifs et aux DDEC qui veulent « savoir » ce qui se passe dans les murs ?

Cela aboutit à donner le sentiment que la plus grande partie du travail n’est pas utile par rapport aux missions de l’institution mais ne fait que nourrir la machine administrative officielle et officieuse.

Pourtant on  nous parle de bienveillance ? Paradoxe ?

L’institution officielle (Rectorat et DSDEN) nous demande de faire autant avec un peu moins d’année en année. Cela lui semble anodin et possible. Sournoisement parfois, l’institution officieuse (DDEC et syndicats maison) agit pour dégrader nos conditions de travail : HSA imposées, travail non-rémunéré, voyages scolaires chronophages et avec peu d’intérêts pédagogiques, ...
Les conditions objectives se dégradent, donc subjectivement des collègues ne vont pas bien, alors on met en place tout un discours sur le "care", la bienveillance, l’attention à l’autre qui est en effet d’autant plus nécessaire qu’objectivement on n’a plus les moyens de la bienveillance.  Voir « l’Ecole de la Confiance » - « Réenchanter l’Ecole »

Cette contradiction peut devenir tellement aiguë qu'elle participe au mal-être de professionnels qui ne demandent pas mieux que de bien travailler. Le ministère, et parfois les représentants de l’Église catholique qui aiment tant avoir un avis sur tout, nous renvoient que si ça ne marche pas, c’est parce que nous résistons au changement, alors qu’en fait s’il y a des résistances c’est parce que les modalités du « changment » nous gênent, nous empêchent de bien travailler.

"Soyez autonome, bienveillant", mais les conditions de travail, des discours de parents sur l’enfant-roi et le parent-client, nous en empêchent. C’est cela qui peut rendre malade, rendre fou etc …

Dans PROF il y a PROFessionnel

Au Snep UNSA, nous demandons à ce que les acteurs des métiers de l’enseignement soient considérés : mieux payés, mieux formés, libérés des injonctions tant de l’institution officielle (rectorat, dsden, IPR, IEN, ..) que de l’entrisme des organisations de l’Eglise catholique (DDEC, formiris, «accord professionnel sur l’emploi dans l’enseignement catholique »).
Nous voulons être des acteurs, des professionnels éventuellement appuyés dans notre travail par une hiérarchie en phase avec les réalités des établissements, du monde enseignant.
C’est à l’organisation à se mettre au service des acteurs et non l’inverse. Foin des prescriptions, place aux initiatives individuelles et collectives.

 
Mais ?

Pour le moment nous n’y arrivons pas car les responsables politiques sont sourds. Et quand bien même ils entendent, c’est pour donner satisfaction à l’institution officieuse en laissant prospérer FORMIRIS ce vrai-faux dispositif de formation professionnelle qui ne rend pas service aux enseignants. En laissant prospérer les DDEC et les syndicats maison qui dictent, en cachette, les conditions pour avoir une mutation ou une affectation.

La lettre de Christine Renon est magnifique parce qu’elle y remercie ceux qui sont l’essentiel de l’institution : les parents, les élèves, les professeurs. Elle y exprime son amour du métier, et le fait qu'elle s'est sentie complètement "cassée" parce qu’elle ne pouvait plus l'exercer correctement. Tant que le choix des modes d’organisation ne sera pas fait au plus près du travail réel, tant que le ministère et les Rectorats/DSDEN ne couperont pas le cordon avec les organisations de l’Église catholique, nous craignons des épisodes difficiles pour des collègues.

Couper le cordon MEN-DDEC/SGEC, le Snep-UNSA y travaille au travers de plusieurs procédures juridiques.


La lettre de Christine Renon est à lire ICI
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